Socialiser la nature pour articuler les notions de risques et de ressources par une approche qui conjugue la « political ecology » et à la géographie de Claude Raffestion

Cette contribution s’inscrit dans le contexte des critiques adressées à une géographie française « a-critique » qui aurait du mal à relever les défis contemporains les plus importants (socio-naturels) en raison notamment de son incapacité à intégrer la dimension politique et physique des relations socio-spatiales à l’inverse d’une géographie radicale développée dans les recherches anglophones. On souligne aussi la pertinence de l’approche de la political ecology (Gautier, Benjaminsen, 2012) voir de la critical political ecology (Forsyth, 2003) pour aborder ces questions de manière à tenir compte des enjeux sociaux et environnementaux afin notamment de déconstruire des explications par trop naturalisantes (exemple de la déconstruction du couple famine/sécheresse au Sahel faite par Watts en 1983, ou du couple surpopulation/érosion dans l’Hymalaya faite par Blaikie, 1985). Certaines critiques dénoncent une géographie trop connectée aux attentes des institutions et des politiques publiques et qui, de facto, n’arriverait pas à produire un cadre théorique et des catégories d’analyses capables de remettre en question les « inégalités » et les « rapports de domination » (Clerval, 2012). D’autres insistent sur le fait qu’elle serait incapable d’intégrer les défis environnementaux et leur dimension politique (Chartier et al., 2016). Ces critiques cuisantes semblent occulter les travaux du boxeur de la géographie constructiviste francophone, Claude Raffestin. En effet, dès le début des années 1980 Raffestin avait formulé un projet théorique et épistémologique fécond pour une géographie politique constructiviste ne négligeant pas la place des « matières » ou des composantes spatiales non-humaines dans l’analyse et la problématisation géographique. Lui aussi avait mobilisé tout particulièrement la pensée de M. Foucault qu’il avait rencontré. Il reprenait à ce propos très précisément son acception de la notion de « pouvoir » (Raffestin, 1980).  Ses travaux font l’objet d’un intérêt croissant dans les milieux hispanophones qui les considèrent comme féconds sur le plan théorique (traduction de Pour une géographie du pouvoir en 2013 et du recueil Une géographie buissonnière au Mexique par Yanga Villagomez (Ed. COLMICH) ; publication de Claude Raffestin. Territorio, frontera, poderen 2018 par Marcella Schmidt di Friedberg, Mario Neve, Rosa Cerarols Ramírez (Icaria editorial)). Son ouvrage Pour une géographie du pouvoir a même été réédité en 2019 aux éditions de l’ENS dans sa version française. Ce séminaire propose de discuter de la possibilité d’élaborer une approche théorique et des catégories d’analyses à même de mettre à jour des « inégalités », « injustices » et les « rapports de domination » à partir notamment des propositions épistémologiques de C. Raffestin faite dans Pour une géographie du pouvoir (1980). Nous proposons d’exposer une proposition théorique que nous appliquerons à différentes études de cas de gestion de l’eau (France, Espagne, Chili notamment).

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