Ce que la pluralité ontologique fait aux scientifiques
Découvrez le nouvel article auquel Laure Laffont a participé dans L’université face au désastre écologique, Ecologie & Politique, N°67.
Cet écrit illustre diverses manières qu’ont les chercheurs de s’approprier les travaux de Philippe Descola qui questionnent le partage entre nature et culture. Cette ligne de partage serait également structurante en sciences. La question est alors de savoir ce que l’appropriation de ce questionnement fait aux scientifiques ? Quelles en sont les conséquences sur leur activité ? Quels sont les processus de (dé)construction individuels et collectifs empruntés par les chercheurs ? Notre objectif est de donner ici à lire « ce que l’acceptation de la pluralité ontologique fait aux scientifiques » au travers d’entretiens menés auprès de quelques chercheurs de Toulouse. La pluralité ontologique réfère à l’idée selon laquelle la manière d’appréhender le monde ne serait pas unique mais diverse, instituée par les sociétés au sein desquelles nous évoluons. Cette hypothèse explicitée par Philippe Descola dans Par-delà nature et culture l’amène à identifier quatre ontologies de par le monde : le naturalisme, l’animisme, le totémisme et l’analogisme. La question est alors de savoir ce que la prise au sérieux, voire l’acceptation, de l’existence de plusieurs manières d’être au monde implique pour le scientifique et son activité dans la mesure où la science émerge dans le giron d’une ontologie spécifique, le « naturaliste », et en est constitutive.
