De retour des îles éparses…

De retour des îles éparses...

Du 1er au 20 juin, François Fromard, Luc Lambs (ECOLAB) et Eric Mougin (GET) sont allés étudier la mangrove d’Europa, une des Iles Eparses françaises située au sud-ouest de Madagascar, dans le canal du Mozambique. Cette mission a été réalisée dans le cadre de l’appel à projets multidisciplinaire Iles Eparses lancé par l’INEE en 2010 et dans lequel le projet SMANG (Scattered islands MANGrove) porté par Ecolab a été sélectionné. Partie de Toliara (sud Madagascar) à bord du Catamaran Inventive, l’équipe du projet a atteint Europa après 2 jours de mer. Cette île inhabitée de 30 km2 de superficie, réserve naturelle gérée par les TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) et récent site RAMSAR (Convention internationale sur les zones humides), abrite autour de son lagon une immense mangrove, remarquable par son état de préservation. Les caractéristiques environnementales très contraignantes du site – dynamique des marées, apports en eaux douces et nutriments très limités, forte salinité – associées à une grande diversité structurale et à l’absence de toute perturbation anthropique directe, font de cette mangrove un modèle d’étude unique pour cette partie du monde. Après un bref séjour à Europa en 2011 lors de la rotation du navire océanographique Marion Dufresne dans l’ensemble des Iles Eparses, qui avait permis à l’équipe d’étudier aussi la mangrove méconnue de Juan de Nova, les chercheurs du projetSMANG ont cette fois-ci passé 10 journées à Europa. Ils y ont conduit des études structurales de la végétation de mangrove, et prélevé de nombreux échantillons d’eau, de sédiment et de végétaux. Les analyses isotopiques des échantillons d’eau, couplées à leur caractérisation physico-chimique devraient permettre de décrypter la dynamique hydrique très particulière de la mangrove d’Europa. L’analyse des composés azotés (végétaux, sédiment, eau) contribuera à préciser les sources d’azote alimentant l’écosystème (guano des oiseaux marins ?). Enfin, l’analyse génétique des palétuviers permettra d’établir les spécificités phylogéniques de ces populations et d’émettre des hypothèses sur les processus de migration et de colonisation.

Contact GET: Eric Mougin

Contact ECOLAB: François Fromard

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