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Replacement of benthic communities in two Neoproterozoic–Cambrian ubtropical-to-temperate rift basins, High Atlas and Anti-Atlas, Morocco
15 décembre @ 10h00 – 11h00 CET
Soutenance de thèse de Taha Attou, doctorant GET en co-tutelle avec UM6P (Maroc)
La présentation se fera en anglais.
Résumé : Le Maroc fait face à une ère de pénurie d’eau, caractérisée par des sécheresses répétées, une demande croissante et une surexploitation des ressources. Cette pression, à la fois climatique et anthropique, est accentuée par l’agriculture irriguée, principale consommatrice d’eau. Les politiques de modernisation, comme le Plan Maroc Vert, ont promu le remplacement de l’irrigation gravitaire par le goutte-à-goutte. Cependant, cette transition, souvent réalisée sans régulation adéquate, a fréquemment conduit à une intensification des cultures et à une expansion des surfaces irriguées, aggravant ainsi la surexploitation des ressources en eau souterraines. Cette thèse explore, dans le bassin du Tensift, comment les pratiques d’irrigation contrastées modifient les processus du continuum sol-plante-atmosphère (SPAC) et impactent l’efficacité de l’irrigation et la recharge des aquifères. Une première étude, sur des parcelles de blé d’hiver, a comparé l’irrigation gravitaire et le goutte-à-goutte en utilisant le modèle écohydrologique EcH₂O. Les résultats montrent que l’irrigation gravitaire génère une percolation profonde (eau s’infiltrant sous la zone racinaire) plus importante et variable. L’évaluation de son efficacité dépend donc du cadre d’analyse : si cette percolation est considérée comme une recharge bénéfique pour les nappes, l’irrigation gravitaire semble plus favorable. Si elle est vue comme une perte, le goutte-à-goutte est plus performant. Ceci nuance l’idée que le goutte-à-goutte « économise » systématiquement de l’eau. Une seconde étude, sur des oliviers, a utilisé la signature isotopique de l’eau (δ¹⁸O et δ²H) pour tracer l’absorption de l’eau par les racines. Elle révèle que le goutte-à-goutte enterré stabilise la zone d’absorption racinaire, la maintenant au-delà de 30 cm de profondeur et la rendant moins sensible à l’évaporation. En revanche, l’irrigation de surface induit une absorption d’eau plus superficielle et variable, avec un enrichissement isotopique estival dû à l’évaporation. En conclusion, bien que menées sur des cultures différentes, les deux études convergent : le goutte-à-goutte enterré améliore la stabilité hydrique et la résilience à la sécheresse. Elles soulignent également que l’évaluation de l’efficacité d’un système d’irrigation doit impérativement préciser si l’eau percolée est considérée comme une perte ou une recharge. Pour l’avenir, l’intégration des données isotopiques dans la modélisation hydrologique, et le passage à l’échelle du bassin versant, sont essentiels pour mieux gérer les ressources en eau.
