Observer pour mieux comprendre et pour mieux protéger

Séminaire de Marie-Claire Pierret (ITES Strasbourg).

Les montagnes et leurs écosystèmes sont des zones de vulnérabilité intense vis-à-vis de l’action humaine ; l’impact du changement climatique, la gestion sylvicole, la pression sur l’utilisation de l’eau, le partage des territoires, les nouveaux usages, la cohabitation avec les non-humains… Autant de sujets que les scientifiques de la zone critique explorent, notamment grâce à des observatoires.

Parmi ces observatoires, le bassin versant du Strengbach, situé dans le massif vosgien a une place particulière dans le paysage français. D’une part parce qu’il a été initié il y a quasiment 4 décennies, disposant ainsi de chroniques météorologiques, hydrologiques et géochimiques précieuses. D’autre part, parce que cet OHGE (Observatoire Hydro-Géochimique de l’Environnement) est implanté dans un territoire vivant avec lequel il interagit.

Ce site de 80 ha, situé sur la commune d’Aubure (plus haute commune de la région Grand Est) est composé de forêts plantées sur des sols acides dans un contexte granitique. Il a été équipé en 1986 pour mieux comprendre le lien entre les pluies acides et le dépérissement forestier. Les retombées acides ont significativement diminué grâce à des accords internationaux de réductions des émissions à l’origine de cette pollution. Cependant les processus d’acidification et de perte de fertilité des sols se poursuivent. Par ailleurs, la fragilité des forêts s’est accrue avec les effets du changement climatique (canicules, sécheresses, tempêtes), le développement de parasites, la pression sur la demande en bois et certaines pratiques sylvicoles.

Au cours de ce séminaire vous découvrirez le fonctionnement de cet observatoire, ses longues séries temporelles et leurs tendances et ce qu’apportent des études pluridisciplinaires multigénérationnelles à la compréhension de ces environnements vulnérables.

Cette conférence scientifique est ouverte à tous les collègues technicien.nes, ingénieur.e.s, chercheur.e.s, étudiant.e.s

« Personne ne voit les arbres. Nous voyons des fruits, nous voyons des noix, nous voyons du bois, nous voyons de l’ombre. Nous voyons des ornements ou les jolies couleurs de l’automne. Des obstacles qui bloquent les routes ou qui obstruent la piste de ski. Des lieux sombres et menaçants qu’il faut défricher. Nous voyons des branches qui risquent de crever notre toit. Nous voyons une poule aux œufs d’or. Mais les arbres… Les arbres sont invisibles. »    L’arbre Monde de Richard Powers.