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Effet des intrants biologiques sur les rendements et le transfert du cadmium dans le système sol-plante lors de la production de cacao biologique en Équateur et Côte d’Ivoire
27 juin 2024 @ 14h00 – 15h00 CEST
Soutenance de thèse de Laudine Marchive.
Le jury sera composé de :
- M. Christian CILAS, Directeur de recherche au CIRAD de Montpellier (Rapporteur)
- M. Jean-Yves CORNU, Chargé de recherche à l’INRAE Nouvelle-Aquitaine-Bordeaux (Rapporteur)
- Mme Camille DUMAT, Professeure des universités à l’INP Toulouse (Examinatrice)
- Mme Rachel ATKINSON, Chercheuse à l’Alliance Bioversity International et CIAT au Pérou (Examinatrice)
- M. Eduardo CHAVEZ, Professeur à l’Escuela Superior Politécnica de Litoral en Équateur (Examinateur)
- M. Jean RIOTTE, Directeur de recherche à l’IRD au laboratoire GET (Examinateur)
- Mme Eva SCHRECK, Maître de conférences à l’Université Toulouse III – Paul Sabatier (co-directrice de thèse)
- Mme Laurence MAURICE, Directrice de recherche à l’IRD au laboratoire GET (directrice de thèse)
- M. Nicolas EBERHART, Ingénieur agronome à SCOP ETHIQUABLE (invité)
Résumé :
La production mondiale de cacao repose aujourd’hui sur 5 millions d’agriculteurs dont la plupart sont des petits producteurs vivant dans des situations socioéconomiques précaires. Ces derniers font face à plusieurs enjeux qui limitent la commercialisation de leur production : en Amérique latine, la dernière régulation européenne sur les teneurs en cadmium (Cd) dans les produits chocolatés affecte une grande partie des fèves de cacao des pays andins, et en Afrique de l’Ouest, la faible productivité à l’hectare limite les revenus des producteurs. Pour répondre à cette double problématique, l’utilisation d’intrants organiques et biologiques couplée à de bonnes pratiques agricoles apparaissent comme des leviers nécessaires pour améliorer la fertilité des sols, immobiliser les éléments toxiques et réduire leur translocation vers les organes aériens mais aussi contrôler les maladies et les ravageurs du cacao.
C’est dans cette démarche agroécologique que nous avons conduit une recherche participative de terrain en Équateur et en Côte d’Ivoire, en collaboration avec la SCOP ETHIQUABLE® pour tester les effets du biochar, du bokashi (type de compost), de biofertilisants et de solutions de microorganismes pour améliorer la santé des cacaoyères. Pour cela, nous avons établi des essais agronomiques chez 25 producteurs répartis entre les deux pays, où nous avons régulièrement effectué des analyses physico-chimiques de sols, des fèves, des feuilles et de litière.
Au terme d’un an et demi en Côte d’Ivoire et deux ans et demi en Équateur, nous avons constaté que les intrants testés, dans le temps imparti, n’ont pas pu répondre à tous les objectifs. En Équateur, les concentrations en Cd dans les différentes matrices agronomiques sont extrêmement variables spatialement et les processus physiologiques de cette espèce cauliflore, qui jouent un rôle clé dans la mobilité du Cd au sein de l’arbre n’ont pas été modifiés par l’applications d’intrants organiques et biologiques. Ceci peut être partiellement expliqué par le fait que les paramètres physicochimiques des sols (CEC, Corganique, pH, nutriments, etc.), qui sont supposés gouverner la biodisponibilité du Cd, ont été influencés par la période d’échantillonnage plus que par les traitements. Cependant, nous avons tout de même observé une tendance à l’amélioration des rendements (jusqu’à 900 kg ha-1 de plus que les parcelles témoins) en Côte d’Ivoire et en Équateur suite à l’application de bokashi ou de biochar avec un biofertilisant liquide et aux doses les plus faibles, ainsi qu’à la réduction des maladies. Il s’avère également que l’utilisation de bokashi et de biofertilisants est rentable pour les producteurs dans certains scenarios de prix et de rendements. Par cette étude, nous avons réussi à susciter un intérêt fort de la part des producteurs vis-à-vis de l’utilisation d’intrants organiques dans les cacaoyères, leur apportant plus d’autonomie financière ce qui est prometteur dans le contexte actuel de transition agroécologique de la culture du cacao.