L’altération chimique des roches continentales à travers le temps et l’espace

Yves Godderis nous parlera de l’absorption du CO₂ atmosphérique par les continents.

Les rejets de CO₂ par les activités frénétiques des humains atteignent des niveaux démentiels. Plus de 10 milliards de tonnes de carbone sont chaque année libérées dans l’atmosphère, et il est très peu probable que les développements autour des techniques industrielles de mitigation du CO₂ atmosphérique soient d’une quelconque efficacité pour influer sur le changement climatique associé. 
Un seul processus naturel est capable d’évacuer le carbone excédentaire et de nous ramener à la situation pré-industrielle : l’altération des roches continentales silicatées (granites, basaltes, …). Mais ce processus est lent: il digère aujourd’hui environ 0,3 milliards de tonnes de carbone atmosphérique chaque année. Ce qui implique que, même si nos émissions devaient s’arrêter brutalement, il faudra environ un million d’années pour ramener le système Terre à l’équilibre. L’angoisse des dignitaires romains était de laisser une trace durable après leur mort, ce qu’ils faisaient généralement sous la forme d’écrits. Nous, côté traces laissées après notre passage, on assure : du carbone sous la forme de CO₂ atmosphérique pour un million d’années (et je ne vous parle même pas d’autres traces, comme les déchets nucléaires…).
On discutera ce que l’on sait aujourd’hui du comportement de l’altération des roches dans un monde en évolution rapide et de la difficulté de prédire son comportement dans le futur.