Co-dynamiques de production/consommation des ressources de l’environnement et les vulnérabilités associées

Cette piste de recherche est centrée sur les ressources de l’environnement dont dépendent en particulier les sociétés rurales « des suds » (eau, sol, végétation, ressources du sous-sol), du point de vue des liens entre aléas environnementaux et les vulnérabilités des sociétés, ainsi que pour mieux comprendre ce qui constitue la complexité des co-dynamiques nature/culture de productions/consommations.

Nous parlons de ressources de l’environnement (c’est-à-dire de ce qui environne et inclut l’homme), plutôt que de ressources naturelles pour indiquer qu’elles n’appartiennent pas à un ordre de choses extérieures aux sociétés. En dénaturalisant ainsi les ressources, nous ne nous contentons pas de les considérer comme déjà là mais comme des co-productions entre nature et sociétés.

La réflexion s’écarte ici du débat classique sur les ressources de l’environnement comme réservoirs de matière ou d’énergie dans lequel on puise et qu’on épuise : conception qui conduit à réduire les activités humaines à des prédations sur l’environnement. Dans les sociétés rurales, notamment des suds, les ressources de l’environnement ne peuvent en effet être étudiées sans comprendre leur inscription dans les systèmes sociaux, notamment des systèmes de production agricoles et pastoraux. Un préalable à l’étude des relations entre risques et ressources de l’environnement est donc la compréhension de leur co-production. L’eau par exemple devient ressource, quand elle est rendue disponible par la médiation de dispositifs techniques et/ou de l’organisation de sa gestion. La question de la disponibilité du sol ne prend sens qu’en regard des enjeux agricoles (disposer de terres, fertilité des sols, quantité nécessaire aux productions vivrières ou de rente…) et pastoraux (disposer de ressources du sol de manière saisonnière…).

Or la pénurie, la dégradation, l’érosion voire la perte des ressources de l’environnement, qu’elles soient d’origine naturelle ou anthropique, fragilisent les sociétés qui en vivent et dégradent l’équilibre local ou planétaire tout entier : vulnérabilité de l’environnement et vulnérabilité sociale sont donc liées en particulier dans les sociétés dépendantes des ressources de l’environnement.

Ces risques sont la plupart du temps des risques diffus (appauvrissement des sols agricoles, épuisement de ressources renouvelables, contaminations des ressources en eau et de l’air, etc.). Ces risques diffus aux temporalités d’impacts plus longues que celle des risques naturels, ne peuvent être traités en termes de choc avant un retour à la normale car ils ne peuvent être appréhendés et compris que grâce à une analyse sur le long terme et à différentes échelles : il s’agit plutôt de les penser en termes de stress et d’adaptations.

Questions centrales :

  • Quelles sont les co-dynamiques de production nature/culture des ressources de l’environnement en considérant les humains comme co-producteurs des ressources, non pas uniquement comme des consommateurs ?
  • Quels processus en particulier permettent de comprendre les liens entre la vulnérabilité des ressources de l’environnement et la vulnérabilité des sociétés humaines ?
  • Peut-on évaluer la part de différents paramètres (vulnérabilité des ressources elles-mêmes; vulnérabilité sociale ; adaptation sociale versus résilience écosystémique)  dans la compréhension de certains risques liés aux ressources de l’environnement ?

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